LE MOT DE L’AUTEUR : JOËL JOUANNEAU
C'est au Théâtre National de Strasbourg, et en tant que professeur d'interprétation, que j'ai rencontré Valentine Alaqui lors d'un double travail sur 2666 de Roberto Bolano et Glamorama de Bret Easton Ellis. J'ai alors assez vite compris que la finesse de son travail et la singularité de ses propositions me conduiraient à la retrouver sur des plateaux de théâtre. Elle avait en elle toute l'enfance et la poésie de Giulietta Masina interprétant La Strada de Fellini.
Et de fait sa voix m'a parfois poursuivi quand j'écrivais pour les enfants — tout comme cela s'était passé avec Mireille Mossé pour ma pièce et mon film Mamie Ouate en Papoâsie, ainsi que pour Camille Garcia lors de l'écriture de L'enfant cachée dans l'encrier. Et j'ai pu réunir Camille et Valentine pour PinKpunK CirKus et Jojo le récidiviste (de Joseph Danan), deux spectacles mis en scène avec Delphine Lamand qui ont marqué l'histoire du théâtre jeune public.
Peu après, écrivant Tête Haute pour l'ami Cyril Teste, puis achevant ensuite mon cycle de pièces pour enfants par Sous un manteau de neige, c'est sous la dictée mentale de la voix de Valentine que j'ai écrit. Je lui ai d'ailleurs dédié cet ultime travail.
Qu'elle m'ait choisi comme parrain de sa compagnie, que par ailleurs elle décide de mettre en scène Sous un manteau de neige et d'interpréter le rôle de Korb, c'est là un double cadeau et je le reçois comme tel.
Connaissant par ailleurs ses qualités de peintre et son usage d'une infinie poésie de la vidéo, je ne puis donc que souhaiter que ce projet se réalise et serai à ses côtés en cas de nécessité.
Joël Jouanneau
Auteur / metteur en scène